mercredi 11 août 2010

CLIMAT DÉRÉGLÉ...



















Des incendies majeurs qui n'en finissent plus en Russie et qui menace la population ; une mousson exceptionnelle au Pakistan ; des glissements de terrains géants en Chine… Record de chaleur, record d’humidité, record de précipitation… Canicules, ouragans, tornades, inondations…
L'été 2010 est celui d'une météo qui semble devenue folle. Le climat semble bel et bien déréglé !
Or, prenez votre mal en patience ! Parce que ces phénomènes pourraient se multiplier dans l'avenir…

L'été 2010, c'est un peu celui de tous les tourmentes avec un enchaînement inédit d'intempéries partout sur la planète.

En Chine, alors que le pays est déjà confronté à ses pires inondations depuis dix ans, les fortes pluies qui s'abattent sur le nord-ouest du pays ont provoqué, samedi passé, des glissements de terrains géants causant le décès d'au moins 127 personnes et portant à 1 300 le nombre de disparus.
Près de 4 500 soldats et une centaine de membres du personnel médical ont été déployés pour participer aux opérations de recherche et de secours, ralenties par les rivières de boue et de débris. Les équipes de secours, qui ne peuvent utiliser de moyens lourds, en sont réduites à travailler à la pelle et à mains nues pour fouiller la boue dont l'épaisseur atteint parfois un mètre ! Depuis le début de l'année, les inondations chinoises ont fait plus de 2 100 morts et entraîné l'évacuation de 12 millions de personnes.

Le Pakistan connaît lui aussi des inondations monstres : 15 millions de personnes sont sinistrés. Selon l'ONU, 1 600 personnes ont été tuées en deux semaines. Le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, a lancé un appel à la communauté internationale pour une aide immédiate ; la France a débloqué 1,05 M€.

Enfin, si les pluies diluviennes ont sévi en Inde, dans le Cachemire, faisant 132 morts ; l'Europe de l'Est a également été touchées par des inondations (Pologne, Lituanie, Allemagne, République tchèque) qui ont fait 14 morts.

En Russie, la peur de l'eau cède à celle du feu. C’est la canicule ! Les autorités peinent à venir à bout des incendies qui ravagent le pays depuis plus d'un mois. Étouffant sous les fumées, Moscou s'interroge désormais sur les conséquences sanitaires et s'inquiète aussi de voir des sites nucléaires touchés… (voir l’article suivant).










Si le lien direct entre le réchauffement climatique et ces phénomènes météo d'envergure suscite toujours la controverse à cause d'un manque de recul, les mesures scientifiques attestent en tout cas que 2010 sera une année parmi les plus chaudes enregistrées par les services météo, depuis qu'ils existent.
Serge Planton, responsable du groupe des recherches à Météo France, confirmait récemment au Parisien que « le réchauffement en cours nous prépare, en France et ailleurs, une multiplication de jours caniculaires et moins de vagues de froid, plus de pluies intenses et plus de sécheresses. »
Au Canada, l’on a enregistré l’été le plus humide et certaines journées des mois de Mai et Juillet figurent parmi les plus chauds jamais enregistrés…


INONDATION EN CHINE























GLISSEMENTS DE TERRAIN & COULÉES DE BOUE MEURTRIÈRE EN CHINE













Au moins 127 personnes ont été tuées et 1 300 sont portées disparues à la suite de glissements de terrain causés par de fortes pluies dans le nord-ouest de la Chine, a
annoncé dimanche Chine Nouvelle, alors que le pays est confronté à ses pires inondations depuis dix ans.
Le Premier ministre Wen Jiabao, arrivé hier après-midi dans la province montagneuse sinistrée, ainsi que le président Hu Jintao ont appelé les équipes de secours à tout faire pour sauver des vies.
Des glissements de terrain ont déversé de la boue, des maisons et toutes sortes de débris dans une rivière baignant le district de Zhouqu, la faisant sortir de son lit, selon les autorités locales.
Quelque 300 maisons ont été ensevelies par les glissements, qui ont détruit des ponts et des routes, rendant les secours difficiles tandis que les télécommunications, l'eau et l'électricité ont été coupées. Le niveau d'eau a commencé à baisser dans la vallée, les autorités ayant détruit à l'explosif les débris qui obstruaient la rivière. Les pluies diluviennes, qui ont surtout touché les régions du sud, du centre et plus récemment du nord-est, ont provoqué les pires inondations depuis dix ans dans le pays.

Quelque 1,4 million de maisons ont été détruites et les dégâts sont évalués à 275 milliards de yuans, soit plus de 50 milliards de dollars.

INONDATION EN POLOGNE






















CANICULE EN RUSSIE

La canicule exceptionnelle qui frappe la Russie et qui se traduit en particulier par des incendies de forêts et de tourbières se lit sur cette image spectaculaire publiée par la Nasa hier.

Les couleurs de cette carte correspondent à des anomalies de températures relevées par satellites durant la période du 20 au 27 juillet dernier relativement à une moyenne calculée sur la même période lors des années 2000 à 2008 (ici le texte de la Nasa). Le bleu le plus intense code une anomalie de température de -12°C et le rouge le plus intense une anomalie de +12°C.

Les zones les plus chaudes sont également celles où sévissent la plupart des près de 560 incendies de forêts et de tourbières qui couvraient, le 6 aout, près de 180 000 hectares. En moyenne un hectare de forêt incendié dégage entre 80 à 100 tonnes de particules de suie et dix à douze tonnes de gaz (oxydes de carbone, d'azote et de soufre).

Ces incendies provoquent d'importants dégâts de toutes sortes : sanitaires, environnementaux, risques technologiques autour des installations chimiques et nucléaires, blocages d'aéroports autour de Moscou, production agricole en baisse pour les céréales, le blé en particulier. Les difficultés à en apprécier de manière précise les conséquences sont liées à la culture du secret du régime politique en place. Ainsi, il est très probable que la morbidité des grandes villes, en particulier Moscou où se cumulent températures caniculaires et un smog toxique, connait une hausse spectaculaire. En 2003, la canicule avait provoqué près de 15 000 morts, surtout des personnes âgées, en France.

La canicule russe s'est préparée dès le mois de juin, comme le montre cette carte des anomalies de températures en juin relativement à la moyenne calculée sur les années 1950-1980 (source, équipe de James Hansen au Goddard institute for space studies). Une carte qui montre également que juin est dans la ligne des cinq premiers mois de l'année 2010, qui détiennent le record de température depuis 130 ans.

L'impact environnemental des incendies peut se lire sur d'autres images satellites. Ici, une image prise par Envisat (Agence spatiale européenne) le 29 juillet montrant les fumées des incendies autour de Moscou. S'il est encore trop tôt pour tirer toutes les leçons de cet été caniculaire en Russie, quelques réflexions s'imposent. Il n'est pas possible de tirer un lien de causalité entre le changement climatique actuel et cet épisode particulier, mais les projections climatiques indiquent clairement que des épisodes similaires devraient se présenter avec une fréquence accrue à l'avenir.

Les analyses sur les conséquences de ce changement climatique devrait en tenir mieux compte. Ainsi, les textes du Giec prévoient plutôt un accroissement des productions de céréales en Russie, comme conséquence positive du réchauffement. Si cela pourrait se vérifier pour les années "normales", on voit que celles où le thermomètre s'envole se traduisent par une évolution inverse. L'interdiction de toute exportation de blé russe décidée par le gouvernement a déjà provoqué une hausse brutale du prix du blé sur les marchés internationaux.

Pour ce qui concerne les risques liés aux installations nucléaires et à la remise en suspension de particules radioactives provenant de l'accident de Tchernobyl en 1986, on peut se reporter à l'analyse faite par l'IRSN.


INCENDIE MORTELLE…













Le taux de mortalité à Moscou a presque doublé sous l'effet des fortes chaleurs et de la fumée dégagée par les feux de forêt qui ravagent le pays, a indiqué un responsable municipal. Alors qu'un épais smog recouvre Moscou depuis trois semaines, les pompiers tentent de contenir les incendies qui couvrent plus de 1.700 km2.

"Le taux de mortalité moyen à Moscou oscille d'ordinaire entre 360 et 380 morts par jour. Aujourd'hui, nous sommes aux environs de 700", a déclaré Andrei Seltsovsky, responsable des services de santé de la capitale russe. Selon lui, la plupart des décès supplémentaires sont dus à des hyperthermies. Les demandes d'ambulances ont augmenté d'environ 25 % pour atteindre 10.000 par jour, et les problèmes cardiaques et d'asthme sont en hausse.

Jusqu'à lundi, aucun chiffre sur la surmortalité liée à la canicule n'avait été publié, ni par les autorités fédérales russes ni par celles de Moscou, et le gouvernement commençait à être accusé de vouloir minimiser l'affaire. "Il n'y a pas de secret", s'est défendu Seltsovsky. Selon les autorités, les incendies eux-mêmes ont fait 52 morts depuis la fin juillet. Plusieurs villages ont été détruits, ainsi que de nombreuses forêts et terres agricoles.














ZONES CRITIQUES

Les autorités russes ont décrété l'état d'urgence autour du centre de retraitement et de stockage de déchets nucléaires de Maïak, dans l'Oural, en raison de la propagation des incendies dans cette zone, a annoncé lundi l'administration locale.

"Le chef de l'administration a décrété le 6 août l'état d'urgence dans les forêts et les parcs de la ville d'Ozersk (où se trouve le complexe nucléaire, ndlr) en raison de la propagation des incendies", selon un communiqué publié lundi. Le chef de l'administration, Viktor Trofimtchouk, "présidera le 10 août une réunion d'urgence pour coordonner les efforts des services concernés", selon ce communiqué.

Le centre de retraitement se trouve dans la région de Tcheliabinsk, dans l'Oural, à 2.000 km à l'est de Moscou. Il avait été en 1957 le lieu d'une des principales catastrophes nucléaires en Union soviétique, lors d'un rejet accidentel de déchets nucléaires liquides qui avait touché 260.000 personnes et nécessité l'évacuation de plusieurs localités dans la région. L'usine Maïak est capable de retraiter 400 tonnes de combustibles par an.










Zones à risques

Plusieurs autres installations nucléaires russes sont dans des zones à risques. Le ministre russe des Situations d'urgence Sergueï Choïgou a ainsi demandé dimanche à ses services de travailler 24 heures sur 24 pour éteindre un incendie sur sept hectares autour d'un centre nucléaire à Snejinsk (Oural, 1.500 km à l'est de Moscou). "Les conditions météo sont favorables, avec l'absence du vent. Si cela continue aujourd'hui, l'incendie sera éteint" à l'incendie, a déclaré lundi Guéorgui Rykovanov, directeur du centre nucléaire de Snejinsk qui élabore des armes nucléaires.

Quant au centre nucléaire de Sarov (région de Nijni-Novgorod, 500 km à l'est de Moscou), également chargé de l'élaboration d'armes nucléaires, "la surveillance se poursuit sur quatre zones où la possibilité d'incendies subsiste", a indiqué Sergueï Novikov, porte-parole de l'agence de l'Énergie atomique Rosatom. "Actuellement, dans la zone protégée (du centre), l'incendie a été liquidé. L'équipement et les matériaux explosifs ont été remis dans les installations qui étaient menacées par l'incendie. L'institut travaille normalement", a-t-il poursuivi. Les autorités, après avoir affirmé plusieurs fois qu'il n'y avait aucun risque à Sarov, avaient indiqué en définitive que tous les matériaux radioactifs avaient été évacués du centre la semaine dernière.















LES DANGERS DES INCENDIES EN RUSSIE
Incendies russes : "la radioactivité libérée pourrait contaminer la chaîne alimentaire"


Interview TF1 News









Jacky Bonnemains, le patron de "Robin des Bois", explique à TF1 News pourquoi l'association écologiste s'inquiète du nuage de fumée dégagé par les feux de forêts près de la centrale nucléaire accidentée en 1986.

Jacky Bonnemains, (président de "Robin des Bois" ) : « Nous partons d'un constat déjà vérifié par le passé : quand des incendies de forêt atteignent la dimension prise en Russie, cela devient une catastrophe internationale et non plus seulement nationale. Les fumées, les suies et les cendres sont alors transportées dans l'air au gré des courants atmosphériques sur des centaines, voire des milliers, de kilomètres. On l'a encore par exemple noté ces dernières années avec les incendies en Grèce en 2007 et en Californie l'année dernière. »

TF1 News : Quels sont alors les risques ?

J.B. : Lors d'un incendie de forêt "classique", les particules fines transportées par les fumées peuvent provoquer, par inhalation, des problèmes respiratoires, des crises d'asthme, des allergies ou encore des bronchites sur les personnes vulnérables (jeunes enfants, fumeurs, personnes déjà atteintes...). Ces problèmes se déclenchent au-delà d'un certain seuil, déjà atteint pour les Russes habitant les zones touchées par les incendies.

TF1 News : Quels sont les risques liés à la radioactivité dans le cas précis de ces incendies en Russie ?

J.B. : Ils sont de deux sortes. Le premier concerne les forêts et les tourbières impactées par les retombées de Tchernobyl. Elles constituent des accumulations préférentielles de radioactivité et un endroit naturel de stockage. Or les incendies remobilisent les particules radioactives et les transportent dans les fumées sur des milliers de kilomètres au gré des courants atmosphériques. C'était d'ailleurs un effet prévisible, attendu et différé de Tchernobyl. Évidemment, le niveau de radioactivité sera moins moindre qu'en 1986. Mais cette radioactivité peut se déposer sur les terrains agricoles et donc contaminer la chaîne alimentaire.

TF1 News : Est-il possible d'avoir une idée de l'impact actuel et à venir ?

J.B. : Une chose est sûre : vu l'ampleur des incendies dans la région touchée par Tchernobyl, les dépôts radioactifs présents dans les forêts et les tourbières ont déjà été impactés. Reste à connaître exactement le niveau de radioactivité qui a été rejeté dans l'air pour savoir s'il peut éventuellement atteindre la dose dangereuse pour les denrées alimentaires et, si oui, à quels endroits. C'est tout l'enjeu de la question que nous posons aux autorités.

TF1 News : Que proposez-vous ?

J.B. : Nous demandons aux autorités françaises compétentes de se rapprocher de leurs homologues européennes pour mettre en place immédiatement des protocoles d'analyse et de vigilance. Cela permettra de connaître la radioactivité présente dans l'air et sur terre dans les différents pays. Le problème, c'est que les réseaux d'alerte ne sont pas de la même qualité à l'Est pour créer une ligne de défense homogène.

TF1 News : Que vous inspire la réponse de l'IRSN, l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire ?

J.B. : L'IRSN fait référence à des courants favorables qui devraient permettre pour l'instant d'épargner la France. Donc il reconnaît de fait les risques encourus par les pays qui seront traversés par les nuages de fumée. Nous sommes tout à fait d'accord avec lui sur ce point. Ensuite, nous trouvons un peu lent que les résultats d'analyse entrepris sur le sol Français ne soient communiqués que dans les prochains semaines. Il y a là des progrès à faire.

Enfin, on ne peut pas se satisfaire que la France ne soit pas atteinte car les vents vont dans la direction opposée. Il faut se préoccuper aussi des autres pays. Prenons l'exemple de la Turquie. Si elle était touchée, la santé de la population locale serait évidemment en première ligne. Mais, ensuite, les Français pourraient très bien devenir des victimes indirectes puisque nous importons des produits agricoles, comme les dattes, de ce pays. A l'époque du commerce international, il faut bien comprendre toutes les interférences de la radioactivité pour lutter contre.

TF1 News : Pensez-vous qu'il puisse y avoir des répercussions directes sur le corps humain, comme les cancers de la thyroïde ?

J.B. : Après les sols contaminés, ce serait l'étape suivante. Mais nous n'en sommes absolument pas là. En attendant cette extrémité, il faut analyser et communiquer pour tout d'abord intervenir sur des denrées éventuellement contaminées.

TF1 News : Vous parliez de deux niveaux de menace. Quel est le second ?

J.B. : Dès mardi, nous faisions part du risque que les incendies faisaient courir sur les sites nucléaires russes. Le gouvernement russe a admis ces risques jeudi en annonçant le transfert de "matières explosives". Ne nous y trompons pas : "matières explosives" signifie qu'il s'agit de bombes atomiques. Etant donné que les incendies ont débuté il y a plus dix jours, ce manque de réactivité n'est pas rassurant en soi. Ensuite, transporter des matériaux radioactifs comme de l'uranium ou du plutonium lors d'une telle catastrophe, c'est un peu refaire pour de vrai Le Salaire de la peur.

Au-delà de ce risque, vient s'ajouter l'inconnu du site « Arzamas 16 ». Construit par Staline en 1946 en pleine forêt aujourd'hui incendiée, il a servi à toutes sortes d'expérimentations nucléaires et contient certainement aujourd'hui une multitude de déchets. Or, si on connaît la radioactivité de Tchernobyl, on ne connaît pas celle d'Arzamas 16.














POUTINE LUTTE SEUL CONTRE LES INCENDIES!


Russie, l'incendie de la mort
envoyé par khalem-session. - L'info internationale vidéo.



LE PAKISTAN INONDÉ
Inondations au Pakistan : 500.000 déplacés, 1.500 personnes pourraient avoir péri














Un demi-million de personnes ont été déplacées par les pires inondations de l'histoire du Pakistan et plus de 1,5 million de personnes sont affectées, a annoncé lundi un ministre provincial.
Quelque 1.500 personnes pourraient aussi avoir péri dans les inondations provoquées par les pluies de mousson torrentielles au Pakistan, a annoncé lundi un ministre provincial.
"Nous avons enregistré 774 morts, mais le nombre total de personnes tuées dans les inondations se situe entre 1.200 et 1.500", a déclaré le ministre de l'Information de la province de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), Mian Iftikhar Hussain.
"Les inondations ont déplacé 500.000 personnes et ont affecté plus de 1,5 millions de personnes dans la province de Khyber Pakhtunkhwa", dans le nord-ouest du pays, a déclaré à l'AFP le ministre de l'Information de la province, Mian Iftikhar Hussain.
Auparavant, le ministre avait fait état d'un bilan de 774 morts mais, avait-il ajouté, "le nombre total de personnes tuées dans les inondations se situe entre 1.200 et 1.500". "129 personnes sont portées disparues", avait-il précisé.

















Inondations au Pakistan: risques grandissants d'épidémie, 2,5 millions de sinistrés, 1500 morts

L'inquiétude sur les risques d'épidémies grandissait lundi au Pakistan, frappé par les pires inondations en 80 ans, qui ont fait jusqu'à 2,5 millions de sinistrés et dans lesquelles 1.500 personnes pourraient avoir péri













Des précipitations exceptionnelles liées à la mousson ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, emporté des milliers d'habitations et dévasté des terres agricoles dans l'une des régions les plus pauvres du Pakistan, déjà en proie aux violences attribuées aux talibans et aux mouvements liés à Al-Qaïda.

Selon le Comité international de la Croix-Rouge, ces inondations sans précédent ont affecté jusqu'à 2,5 millions de personnes dans tout le pays depuis la semaine dernière.

"Dans les régions les plus touchées, des villages entiers ont été subitement dévastés par des torrents d'eau", a indiqué la Croix-Rouge, soulignant que des milliers de personnes "ont tout perdu".











Selon le Programme alimentaire mondial de l'ONU, dans quatre districts du nord-ouest près de 980.000 personnes sont sans abri ou temporairement déplacées, un chiffre qui pourrait grimper à un million. Près de 80.000 habitations ont été complètement détruites et 50.000 endommagées. Infrastructures et récoltes ont également été touchées.

Le ministre de l'Information de la province de Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest du pays, Mian Iftikhar Hussain, a annoncé que 774 morts avaient été enregistrés mais, a-t-il ajouté, "le nombre total de personnes tuées dans les inondations se situe entre 1.200 et 1.500".

Selon Anwer Kazmi, porte-parole de la plus importante association caritative du pays, Edhi Foundation, au moins 1.256 personnes sont mortes, le district de Swat étant le plus endeuillé avec 475 décès.

Par ailleurs d'après les autorités locales, 53 personnes sont mortes dans le Cachemire pakistanais (nord), 26 dans la province de Baloutchistan (sud) et 49 dans la province du Penjab (est), la plus peuplée du pays. Les autorités ont mis en garde contre la propagation du choléra et de gastro-entérites en raison d'un manque d'eau potable.

"Nous estimons qu'environ 100.000 personnes, des enfants pour la plupart, ont été touchées par le choléra et des maladies gastriques", a déclaré Syed Zahir Ali Shah, ministre de la Santé de la province de Khyber Pakhtunkhwa.

"Notre priorité est d'abord de les évacuer vers des endroits sûrs, puis de leur prodiguer des soins", a-t-il précisé.
"Les besoins les plus urgents restent la nourriture, l'eau potable, les tentes et les services médicaux", a indiqué à Genève le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).














Face à l'ampleur de la catastrophe, les promesses d'aide ont commencé à affluer tandis que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ont lancé un premier appel à l'aide d'un montant de 16,3 millions de dollars.
La Grande-Bretagne a promis lundi 8 millions de dollars.
Le gouvernement américain a annoncé dimanche une enveloppe de 10 millions de dollars et l'envoi de bateaux et de matériel de secours. Lundi des hélicoptères américains ont secouru plus de 700 Pakistanais et acheminé plus de cinq tonnes de rations alimentaires, selon Washington.
L'ONU s'est engagée à apporter jusqu'à 10 millions de dollars, tandis que la Chine, elle-même frappée par des inondations, a annoncé une aide de 1,5 million de dollars. Samedi, la Commission européenne avait débloqué 30 millions d'euros.
Des centaines de sinistrés ont rejoint des abris de fortune à Peshawar, grande ville du nord-ouest peuplée de trois millions d'habitants, et à Muzaffarabad, capitale du Cachemire pakistanais.














Nombre de sinistrés, qui ont tout perdu dans les crues, ont fustigé le manque d'assistance du gouvernement.
"Ma famille a trouvé refuge dans une école, mais nous n'avons reçu ni eau potable, ni nourriture ni médicaments", a déclaré à l'AFP Fahimud Din, commerçant des environs de Peshawar âgé de 27 ans. "Mon fils est atteint du choléra, mais il n'y a pas de docteur."
Plusieurs centaines de sinistrés ont manifesté pour la deuxième journée consécutive aux cris de "faites nous parvenir de l'aide étrangère" ou "mort au gouvernement corrompu".
L'armée et le Centre national de gestion des catastrophes ont affirmé avoir déjà secouru plus de 28.000 personnes dans la province de Khyber Pakhtunkhwa.
Les services pakistanais de météorologie ont annoncé jusqu'à 200 millimètres d'eau dans cette région pour les deux prochaines semaines.
"La prochaine semaine sera critique. Si les fortes pluies persistent, le risque est grand que les inondations s'étendent vers le sud, dans la province de Sind", a indiqué M. Ateeb Siddiqui, directeur des opérations au Croissant-Rouge du Pakistan.




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